Publié le 30 Août 2013

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Publié le 28 Août 2013

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Publié le 28 Août 2013

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Publié le 27 Août 2013

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Publié le 25 Août 2013

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Publié le 18 Août 2013

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Publié le 17 Août 2013

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Publié le 15 Août 2013

Il y a des situations qui ne peuvent que s’écrire, parce que ces situations-là sont comme le pain, elles se partagent et si on ne les couche pas sur papier, comme le pain, elles rassissent ou pire, moisissent et c’est un beau gâchis.


 

Mardi 13 août 2013.

Je n’écris plus.


Pourquoi ? Parce que je suis condamnée depuis près d’un an à un moche ordinateur sans touche espace. Dira-t-on jamais assez la valeur de l’espace dans une phrase?

Au commencement, il y a le mot... Tu parles. Qu’est le mot, sans l’espace blanc dans lequel il  s’inscrit ? Bon, j’arrête là, je ne vais pas faire ma philosophe quand chaque mot me coûte et que mes doigts déjà s’engourdissent.


Je reprends. Mardi 13 août.

Oui, je sais, je suis une idiote. Qu’est-ce que j’attends pour reprendre la  situation en mains, changer de machine, revenir aux stylos, que sais-je ? La petite histoire qui suit est une parfaite réponse à cette question.


 

Mardi 13 août.

On va y arriver.

J’enseigne à Rishon, ce soir. Mon frère est là, en Israël,  en visite de France avec ses délicieux enfants. Mes enfants, qui adorent leurs cousins, sont à la fête. Et ma cousine Sabine de Ramat Gan a organisé ce soir une petite soirée chez elle, pourquoi petite, telle que je la connais, elle a mis les petits plats dans les  grands, les quiches dans les tourtes, même, et je ne veux pas priver mes enfants de cette joie pour la seule bête raison que je travaille le soir et que je ne suis pas disponible. Alors, gandiose, magnanime, je leur ai laissé la voiture et je suis allée à Rishon en autobus.

Quoi ? Au pire au pire, je peux toujours prendre un taxi, me suis-je pensée. Mais vraiment au pire, parce qu’entre Holon et le Cinema City de Rishon, il y a en tout et pour tout une longue avenue. Cinq, six stations. Ma station d’autobus est toute proche de chez moi, j’espère juste que l’Université sera proche de la station terminus de la ligne. Parce que mon sac de cours pèse une tonne, j’y ai enfourné quantité de livres dont nous avons parlé et que j’ai promis d’apporter aux étudiants.

Bon, tout se déroule au mieux. En une vingtaine de minutes, je suis rendue, Cinema City est bien en face de l’Université ouverte, tout bien, mon cours se passe à merveille, mes étudiants sont des gens charmants et à 9h, me voilà guillerette sur le chemin du retour.


Près de la station d’autobus, il y a un magasin de légumes encore ouvert, j’y fais une pause, histoire de m’alourdir de 4 kilos de magnifiques tomates bien rondes et rouges, concombres en fleurs et raisins noirs sucrés. Quoi, je suis à la station d’autobus et tout est sous contrôle. Non ?

Non. Car la station terminus d’autobus est totalement obscure, comme fermée, comment est-ce possible et les autobus y ont l’air totalement hors service. D’ailleurs, la zone entière semble avoir commencé sa nuit. Je regarde autour de moi et un peu plus loin, sous un réverbère, à la station suivante, qui n’est pas si loin, une vingtaine de personnes attendent. Ouf. En route ! Je commence un peu à regretter le raisin.


Je m’assois parmi les autres et patiente un moment. Avant de regarder le panneau d’affichage de plus près. Aucun  numéro d’autobus connu. Je demande à ma voisine, c’est bien ici, pour Holon ? Non, c’est à la station suivante. Ah merde. A la station suivante, je regrette aussi les concombres, et les numéros d’autobus sont rigoureusement les mêmes qu’à la station précédente. C’est quoi, ce bintz ? D’autant que numéro connu ou pas, il n’y a pas un bus à l’horizon, ni un taxi, une merveille. A la station d’après, je réalise que je n’étais pas dans la bonne avenue, la voilà mon avenue qui s’étire jusqu’à chez moi.


Epuisée, je m’assois sur le parapet. Mes tomates feront une belle sauce, mais rien d’autre, je le crains. Deux personnes attendent là. Et voilà un bus. Par acquis de conscience, je lui demande Holon ? Non, Ashdod. Quoi Ashdod, quel rapport, mais Holon est au bout de cette rue. Peut-être, mais moi, je tourne là, dit le chauffeur en haussant les épaules.

Mmmm. Les tomates, je vais peut-être finir de les écraser tout de suite, là, pour me calmer. Mais voilà un taxi qui passe, s’arrête. Je m’y installe et questionne pour la forme. Tu acceptes de m’amener au bout de la rue ? Il me toise, avec mon énorme sac qui déborde de fruits. Oui, mais ça te coûtera 30 shekels.

30 shekels ? Pour 600 mètres ? Tu rigoles ? Oui, parce que je suis devenue une vraie israélienne. Mets ton compteur en route. Ah non, pas le compteur. Pas de compteur, pas de course et très digne, je le plante là. Non mais.

Israélienne mais pas trop. Parce qu’une israélienne,  une vraie, lui aurait mis la tête comme un compteur, à cet escroc, et ne serait sûrement pas descendue de son taxi. Mais le panache est un truc auquel je ne suis  pas prête à renoncer. Donc quand on a fait la belle et prononcé des phrases définitives, il faut ensuite claquer la porte et s’éloigner d’un pas souverain. Je n’y dérogerai pas, et ma purée de tomates n’a qu’à bien se  tenir.


Les deux personnes qui attendaient avec moi tout à l’heure sont montées dans le bus d’Ashdod. Je me trouve à présent seule et fière, au beau milieu d’une zone commerciale sordide dont tous les magasins ont fermé. Il faut dire qu’il est  près de 10 heures.

Je pense avec rage, je ne vais quand même pas y passer la nuit, il faudrait que j’achète une poussette, une moche poussette de vieille à carreaux ou à fleurs, qu’importe, mais débarrassée de ce poids qui m’épuise, je ne suis qu’à 30 minutes de marche de la maison et tous les autobus et tous les taxis du monde pourraient aller se rhabiller. Si seulement... Mais la station d’autobus déserte se trouve entre un parking de grande surface désert et une station essence déserte aussi. Aucun marchand de poussette ni de quoi que ce soit à l’horizon. La zone est totalement abandonnée.

Enfin presque abandonnée. Car là, tout triste, tout seul, un pauvre caddie me sourit timidement en croisant ses roues.

Et je ne sais pas ce qu’il me prend. Je jette un oeil à droite, un oeil à gauche, je balance mes affaires dans le caddie et je m’engage légère et soulagée sur l’avenue. J’ai quoi, après tout, une demie heure de marche.

Je libère les tomates de mon sac. Puis les concombres, puis le raisin.

Je contemple mon énorme sac de livres, les sacs de l’épicier, mon sac à main dans le caddie et je m’étonne. Comment, mais comment pouvais-je transporter tout ça sur mon dos ? Je souris toute seule. Je me gronde un peu, aussi. Je ne l’ai pas vraiment volé, ce caddie, puisqu’il n’était plus sur le périmètre du magasin, mais quand même. Si j’en ai le courage, je le ramènerai plus tard à ses propriétaires. La vie est belle.

Je ne marche pas, je danse. J’ai de la musique dans la tête. Ma jupe vole sur mes mollets.

Je ris de me voir si dégourdie en cette avenue.


 

A mi chemin, il y a un petit épicier de nuit. Le trottoir à son niveau est très éclairé et encombré de voitures. Cette manie des gens de se garer au plus près, toujours. S’ils pouvaient entrer dans les magasins, ils feraient les rayons au volant, les crétins. Comment je passe, moi ?

Mais je suis un pilote. Et je ne suis plus à un challenge près ce soir. Je me prépare à négocier le passage au centimètre, quand je sens mon pied s’envoler. Quoi encore ? La lanière de ma sandale vient de casser, comment est-ce possible, mais quelle horreur ! Sur cette rue ensablée comme toutes les rues de cette ville des sables et s’il y a une chose que je déteste, c’est bien ça, le sable dans les chaussures. Berk. Je fais comment, moi, maintenant ? Eh merde...

Je contourne tant bien que mal les imbéciles voitures si mal garées, et sautille  vers le banc tout proche où je vais étudier la question de ma chaussure.

J’entends alors derrière moi une voix qui vocifère : Tu as vu ce que  tu as fait à ma voiture ? Je me retourne, interdite. C’est l’épicier qui arrive en courant. Non, mais, tu n’es pas  malade de me parler comme ça ? Je ne l’ai pas touchée ta voiture, qui n’a rien à faire là, si tu veux qu’on en parle. L’épicier s’arrête, stupéfait, et un israélien en colère qui s’arrête, stupéfait, ce n’est pas normal du tout, c’est la réflexion que je me fais alors que le copain du premier arrive à la rescousse, je l’ai vue, elle l’a rayée là, non mais vous êtes des fêlés ou quoi, je n’ai pas touchée cette voiture, jusqu’à ce que le troisième larron arrive et me dise tout va bien, tout va bien, bonne soirée. Je suis tentée un moment de la leur raconter, ma soirée, mais ma lanière cassée me gêne et j’ai hâte d'aller m’asseoir.

C’est alors que je réalise. Je marche seule, de nuit, en poussant un caddie encombré de sachets plastique, et j’ai une chaussure cassée. La situation ne peut pas être plus gênante. Ah bravo. Encore heureux qu’ils se soient fâchés, ces idiots d’épiciers, sinon, ils me donnaient une pièce...

Débarrassée des idiots d’épiciers qui ont réintégré leur échoppe en se demandant probablement depuis quand les pochardes israéliennes avaient l’accent français, j’ai considéré ma chaussure avec consternation. Bon, la lanière côté orteils était cassée et bien cassée. Avec quoi la tenir ? Il n’y avait pas douze mille solutions. Au point où j’en étais. J’ai récupéré le sachet plastique du raisin qui était dans une boîte et je l’ai solidement noué autour de ma semelle. Pourquoi, mais pourquoi les sachets de fruits sont-ils toujours de couleurs si voyantes et inesthétiques ?


 

Un bus a bien essayé de passer,  inutile et mesquin, mais le sort de la soirée était jeté. Pour me donner bonne conscience, j’ai déposé le caddie à côté d’un supermarché sur mon chemin. Parce que le ramener dans le contexte... Même pas en rêve.

A dix heures trente, j’étais au frais chez moi. J’ai enlevé mes chaussures, l’intacte et celle avec le gros noeud en plastique jaune et j’ai plongé mes pieds dans une bassine tiède tout en me servant une glace.


 

J’ai vu alors sur la  petite table les clés de la voiture avec un petit mot qui disait, Maman, finalement, Julie ne veut pas venir et Pauline me rejoindra sur place, donc j’y vais en scooter.

 

 

 


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Rédigé par Victoria

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Publié le 13 Août 2013

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Publié le 13 Août 2013

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